Magnétisez nos pauvres vertèbres
Poème
I hear America singing, the varied carols I hear,
Those of mechanics, each one singing his as it should be blithe and strong,
The carpenter singing his as he measures his plank or beam,
The mason singing his as he makes ready for work, or leaves off work,
The boatman singing what belongs to him in his boat, the deckhand
singing on the steamboat deck,
The shoemaker singing as he sits on his bench, the hatter singing as he stands,
The wood-cutter’s song, the ploughboy’s on his way in the morning, or
at noon intermission or at sundown,
The delicious singing of the mother, or of the young wife at work, or of
the girl sewing or washing,
Each singing what belongs to him or her and to none else,
The day what belongs to the day—at night the party of young fellows,
robust, friendly,
Singing with open mouths their strong melodious songs.
Walt Whitman
J’entends l'Amérique chanter, ses chants divers j’entends,
Ceux des mécaniciens, chacun chantant le sien comme il se doit, fort et insouciant,
Le charpentier chantant le sien en mesurant sa planche ou sa poutre,
Le maçon chantant le sien en se préparant au travail, ou en délaissant son travail,
Le batelier chantant ce qui lui appartient dans son bateau, le matelot chantant sur le pont du bateau à vapeur,
Le cordonnier chantant, assis sur son banc, le chapelier chantant, debout quant à lui,
Le chant du bûcheron, celui du laboureur allant son chemin au petit matin, ou durant sa pause déjeuner, ou au coucher du soleil,
Le chant délicieux de la mère, ou de la jeune épouse au travail, ou de la fille cousant ou lavant,
Chacun ou chacune chantant ce qui lui appartient et appartient à nul autre,
Le jour appartenant au jour — la nuit, la fête de jeunes gens robustes, aimables,
Chantant à gorge déployée leurs chansons mélodiques et fortes.
Walt Whitman (traduit par Olivier Holmey)
Musique
Les Là-Bas
Henri Texier
Image
Sur le chemin du camp, Johnson Eastman
National Gallery of Art, Washington
